Sur les terres arides d'un pays meurtrier
Coule le sang de la honte
Innocence bafouée
D'un prince autrefois vénéré
Fierté celte à la douceur infinie
L'ignominie de l'homme
L'a condamné aux horreurs indicibles
Les arbres épouvantés hurlent d'effroi
D'être malgré eux complices
De ces meurtres sordides
Impuissants ils appellent à l'aide
Les Esprits de la Terre
Regards tristement mutilés
Trahis par la main qui les a caressés
Assoiffés, affamés, méprisés, torturés
Dans la plus grande impunité!
Barbarie indescriptible jetant la vergogne sur un genre humain
Dans la forêt de la honte
Au fond des puits du désespoir
La peur hurle silencieuse dans le cœur meurtri
De ces dignes et valeureux galgos
Pourquoi tant de haine devant une aussi frêle beauté?
Regards vidés, corps décharnés, sang séché
Sur leur robe soyeuse
Recroquevillés, prostrés, agonisants
Ils sont pourtant encore confiants
Envers leurs perfides bourreaux
Sur les terres sanguinaires de la cruauté
De courageuses âmes à la volonté angélique
Oeuvrent en silence
Protégeant à leurs corps défendus
Ces tristes lévriers
Pour les conduire dans la quiétude de l'amour
Vers un avenir lumineux et enfin serein
Poème tiré du livre
"Oxydation mutique" de Martine Roccabianca
paru aux Éditions Edilivre
(ne pas dupliquer sans autorisation)
Illustration Daniela Veronese